Hassouna Mansouri: L’Image Confisquée (livre)

AfricAvenir annonce la vente, par notre bureau de Berlin, du livre "L’image confisquée" du critique de film Hassouna Mansouri, un livre réflectif sur le statut du cinéma africain. Le livre peut dès maintenant être commandé chez AfricAvenir au prix de 14€.nSynopsis
Écrire un livre sur le cinéma africain, tout comme faire un film en Afrique, est un acte dont le sens est d’emblée l’objet d’un grand point d’interrogation. Quel sens pourrait-il avoir dans un contexte où l’image se fait presque absente : une production indigente à un rythme de plus en plus ralenti, une distribution quasi-absente et un parc de salles réduit bientôt à zéro, une jeunesse sans appui structurel,  sans points de repères et donc sans idées ? Lorsque le besoin premier s’exprime en termes de survie, lorsque les premières choses auxquelles on pense sont : se nourrir, se soigner, s’instruire…, s’occuper de l’art, et d’un art coûteux comme le cinéma, ou de l’art « inutile » comme l’écriture devient un luxe que les Africains ne peuvent ou ne doivent se permettre.

La cause du cinéma africain est-elle donc à ce point perdue ?  L’existence de ce livre en soi voudrait apporter quelques nuances. Les auteurs à qui le critique veut donner un peu de visibilité participent de cette résistance contre une image qui, si rien n’est fait, sera à jamais confisquée. En disparaissant, ce n’est pas seulement un continent qui sera tu, mais c’est le Monde qui sera amputé d’une partie de son imaginaire.

Sommairen

  • Avant-propos
  • Expérience et/ou défi de l’Altérité
  • Le cinéma africain, ou le poids des préjugés
  • La critique du Sud et les aléas du marché
  • Structures de production et expression personnelle
  • Où va donc, le cinéma Tunisien ?
  • La distribution face à la révolution numérique
  • Kechiche, l’enfant terrible du cinéma de l’émigration
  • Brahim Tsaki, « le cinéaste poète »
  • Karen Albou, Mémoire sans territoire
  • Mahamat-Saleh Haroun, le droit de Penser tragique
  • Le cinéma africain, ce cinéma nomade
  • Haïle Gerima, ou le cinéma de la désillusion
  • Postface

nL’auteur: Hassouna Mansouri:
Né en 1970. Critique de cinéma animateur de l’Association tunisienne pour la promotion de la critique de cinéma (ATPCC), Hassouna Mansouri est vice-président de la Fipresci et ancien secrétaire général de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC) dont il est membre fondateur. www.baobab-baobabs.blogspot.com

Avant-propos
J’avais au départ nourri l’idée de publier un essai sur l’état des lieux du cinéma tunisien. Je considérais que celui-ci passait par une crise contingente. Une grande partie de cet ouvrage, devenu une réflexion sur le cinéma du Sud, portera donc sur le cinéma tunisien et ceci est en rapport avec le projet initial qui a finalement évolué un peu à mon insu.

Alors que je travaillais sur la publication, il m’a été permis de publier certaines de mes réflexions dans des endroits et contextes différents en Tunisie d’abord et à l’étranger plus tard. Au bout d’un certain moment, le contenu du livre était déjà publié et disponible. J’ai donc laissé tomber le projet, ou peut-être que je n’avais plus l’énergie suffisante pour le faire aboutir ? Plus tard encore, j’ai été sollicité pour m’exprimer sur le cinéma africain et / ou sur la critique africaine à plus d’une occasion. Je me suis retrouvé en train de développer les mêmes idées tout en élargissant la perspective. C’étaient alors des participations à des colloques ou débats, des commandes d’articles pour des publications collectives, ou encore des articles écrits d’une manière spontanée.

L’idée a toujours été la même : certaines images sont interdites d’accès pour une certaine critique, ou plus simplement pour un public. D’où le titre L’Image confisquée. Non pas que cette image existe en soi. Non plus que je me réclame d’une certaine propriété ou paternité d’une certaine image. Mais au sens que l’image des cultures de la « périphérie » a du mal à être visible et la littérature critique que ces cultures pourraient développer serait par définition caduque. Le critique subit une double frustration : d’une part il lui est difficile d’accéder en quantité ou en qualité à la production mondiale, d’autre part il n’accède pas ou difficilement à la production de sa « propre culture ».

L’on comprendra dès lors que les textes contenus dans ce volume sont de tons très différents. De toutes façons, ils sont très hétérogènes en termes de contenus et en termes d’angles d’approche. Certains sont des réflexions théoriques dans lesquelles j’essaye de situer les cinématographies africaines par rapport au reste du monde. D’autres sont de facture plutôt journalistiques qui se présentent comme des témoignages sur une actualité en mouvement. D’autres encore sont consacrés à des films ou à des parcours de cinéastes (Brahim Tsaki, Abdellatif Kechiche, Karen Albou, Mahamat-Saleh Haroun) qui sont pour moi comme des moments d’arrêts sur image où j’analyse des films en particulier les considérant comme des exemples de cette image qui échappe.

A la fin de l’ensemble on trouvera deux interviews. Ils sont pour moi plus qu’exercice ordinaire de journalisme; ce sont plutôt des « conversations » que j’ai eues avec deux cinéastes, en l’occurrence Mahamat-Saleh Haroun (Tchad) et Haile Gerima (Ethiopie), qui m’ont amené à nuancer mes idées. En cela je reste fidèle à l’idée que critiques et auteurs se complètent dans la mesure où ces derniers permettent aux premiers de s’exprimer. C’est donc ici une manière de rendre hommage à ces cinéastes qui osent des formes nouvelles et autorisent les critiques à développer leurs discours.

Commandes :
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