NGONDO 2013: Déclaration du Prince Kum’a Ndumbe III dans la nuit du 28/29 novembre 2013

NGONDO 2013. Jalatane o Mbale (Communion dans la sincérité), Déclaration du Prince Kum’a Ndumbe III dans la nuit du 28/29 novembre 2013 à l’adresse des peuples sawa, du Cameroun et d’Afrique dans la langue du Blanc, je traduis : Halte à l’usurpation continue des trônes royaux de nos ancêtres, Halte à la consécration rituelle des Non Ayant Droits, Halte à l’accès non autorisé à nos lieux sacrés.nNGONDO 2013. Jalatane o Mbale (Communion dans la sincérité)

A l’adresse des peuples sawa, du Cameroun et d’Afrique
Dans la langue du Blanc, je traduis :
Halte à l’usurpation continue des trônes royaux de nos ancêtres

Halte à la consécration rituelle des Non Ayant Droits

Halte à l’accès non autorisé à nos lieux sacrés

Déclaration du Prince Kum’a Ndumbe III dans la nuit du 28/29 novembre 2013
En conclusion, devant les peuples de l’eau, des montagnes, des forêts et des savanes, je répète mot à mot, ce que j’ai déclaré en novembre 2003, il y a dix ans, avant que le vase du Ngondo ne plonge dans les eaux sacrées du Wouri. L’aîné des aînés des Bell, encore une fois, avant l’immersion du vase sacré le 1er décembre 2013 dans les eaux du Wouri, prend ses responsabilités devant le peuple sawa, devant les peuples du Cameroun, d’Afrique et devant l’histoire et déclare : l’usurpation des trônes royaux de nos ancêtres doit cesser immédiatement. Aux oreilles de nos peuples, je répète solennellement, comme en ce novembre 2003: nJe n’ai pas abdiqué
Je n’ai pas renoncé au trône des Bele Bele

Je n’ai pas abdiqué
Je n’ai pas renoncé au trône des Bele Bele

Prince Kum’a Ndumbe III

Pour que le tamtam traditionnel l’annonce
Moi, Kum’a Ndumbe III, Janea Lasam la Bele Bele
Je n’ai pas abdiqué, je n’ai pas renoncé au trône

Pour que les tambours modernes le diffusent
Le fils de Ndumbe Kum III Jean, lui-même fils de Kum’a Mbape (Lock Priso, le Prince de la Chance), ne s’est jamais désaisi de ses pouvoirs à lui attribués depuis la naissance
Aujourd’hui, dans la langue du blanc, je t’interpelle publiquement
Aux yeux et dans les oreilles de tous
Toi, Kum’a Mbape, fils de Mbape, fils de Bele (Bell), fils de Doo, fils de Makongo, fils de
Njo, fils de Mapoka, fils de Ewale (Duala)
Toi qui veillas sur la cohésion des Bele Bele à Hickorytown (Bonabéri) de 1846 à 1916
Toi, le Roi Kum, dont j’ai hérité le nom et le trône, sous le baobab et sur la tombe
Au bord de ce fleuve Wouri
Regardant le Mont Cameroun et interpellant le Mont Kupé
Réveille tous ceux à qui appartient ce trône des Bele Bele depuis la nuit des temps 
et qu’ils écoutent, qu’ils soient témoins de mes paroles
Je n’ai pas abdiqué, je n’ai pas renoncé au trône qu’ils m’ont confié

Je ne me suis pas dédit de mes engagements de 1981 devant la famille Bonakum
rassemblée autour de la tombe Kum’a Mbape et Bwanga Kum
Je n’ai remis à personne les trésors légués entre mes mains
Je reste fidèle au devoir de paix, de concorde, d’amour et de promotion 
envers nos populations, notre pays, le Cameroun,
l’Afrique et le monde moderne dans ses turbulences
Je reste fidèle à mon dévouement exprimé devant vos notables 
détenteurs des secrets de la lignée le 5 avril 1981, répété les 16 et 18 janvier 1994nJe t’interpelle, toi, Kum’a Mbape, qui osas défier l’armada coloniale
en disant non aux contrats de transfert de souveraineté
de Cameroons à l’Allemagne des 12 et 13 juillet 1884
Toi, Lock Priso, Luck Prince, qui résistas
aux navires de guerres allemands 
secondés par des guerriers frères de Cameroons ayant signé ces traités
Toi, Kum’a Mbape, dont je porte le nom et sur le trône duquel j’ai été assis
Aujourd’hui, avant la descente du vase sacré dont les Bele Bele seuls détiennent 
le secret des Jengu, avant que les eaux ne parlent au Ngond’a Sawa en l’an deux mille trois
Je t’interpelle et je te rends témoin Kum’a Mbape
Kum’a Mbap’a Bedi, toi qui sur la rive gauche installas Duala Manga sur le trône des Bell
 dès son retour de ses études en Allemagne

Oui toi, Duala Manga, fils de Manga Ndumbe, fils de Ndumb’a Lobe, 
fils de Lob’a Bebe, fils de Beb’a Bele, fils de Bele ba Doo
Moi, Kum’a Ndumbe III, ton oncle né après ta vie héroïque et ton combat exemplaire
pour le droit de nos populations
pour le respect de nos conventions internationales avec les Européens
Toi qui as réclamé la libération du Cameroun du colonialisme en portant tout haut le flambeau avec Ngosso Din au bord de ce fleuve Wouri
et au cœur du parlement allemand, le Reichstag à Berlin
Oui, je t’interpelle, Duala Manga
Toi qui sacrifias ta vie pour notre dignité collective,
pour éclairer le chemin de la libération en pleine nuit coloniale

Oui, moi, Kum’a Ndumbe III, qui ai suivi ton itinéraire,
envoyé pour faire des études secondaires en Allemagne,
et béni par Bwanga Kum, Roi des Bele Bele pour ce long voyage
Moi qui, dans cette même Allemagne jusqu’aujourd’hui porte encore haut le flambeau
de notre dignité et de notre vision de relations équilibrées et égalitaires entre les peuples
Oui, avant la descente du vase sacré en décembre deux mille trois au fond du fleuve Wouri
Et les jours et les nuits après

Je t’interpelle et je te rends témoin, Duala Manga Bell

Toi, Prince Alexandre Ndumbe Duala Manga Bell
Toi même qui fus éduqué dans les palais du Kaiser Guillaume II en Allemagne
et dont je n’ai suivi que l’itinéraire en devenant le noir qui enseigne les sciences politiques
aux Allemands au cœur de cette métropole Berlin 
qui regorge d’archives sur notre famille et sur le Cameroun

Toi, Prince Alexandre qui fis passer toute une nuit le bébé Alexandre Kum’a Ndumbe III
dans le baobab des Bele Bele
Aujourd’hui, moi, le bébé d’alors intronisé par les pères,
sous le regard des mères, des frères et des sœurs

Je t’interpelle et je te rends témoin, Prince Alexandre Ndumbe Duala Manga Bell

Papa Bwanga Kum Théodore, Roi des Bele Bele
Toi qui parlais si peu et m’introduisais seulement dans tes chambres
ou m’observais jouer dans la cour sans mot dire
Toi qui choisis ma mère Ekale Bele et la recommandas pour devenir la femme de ton frère,
mon père Ndumbe Kum III

Toi qui donnas l’exemple pour la préservation du patrimoine
pour la sauvegarde de nos terres, pour l’accueil généreux des Camerounais 
et des étrangers désireux de s’installer chez nous,
des îles Manoka, Kombo’a Mukoko, aux quartiers Bessèke et Nkomba

Toi, Papa Bwanga, qui pris le chemin de l’au-delà
quand j’étais encore en pleines études en Europe
Toi qui léguas au cercle des vieux initiés le nom du Prince héritier que je suis
Toi sur la tombe duquel, après mon retour des études en Europe,
je devais frapper le « Mukekele » en présence de tous les Bonakum en 1981
pour accepter la désignation de Prince héritier consacrée par tous les chefs de foyers

Je t’interpelle et je te rends témoin, papa Bwanga Kum Théodore

Toi, mon père Ndumbe Kum III Jean
Qui me tins par la main pour montrer le chemin de la dignité et du respect
par l’administration de nos droits
Toi qui, par tes interpellations écrites rappelas au pouvoir colonial à maintes reprises
la priorité de nos droits sur nos terres et dans nos fleuves

Je t’interpelle et je te rends témoin, Ndumbe Kum III

Toi, mère Ekale Bebe, fille de Epupa, lui-même fils de Bataka, fils de Bele ba Doo
Qui m’instruisis dans l’amour et le respect de l’autre et de nos populations

Je t’interpelle et je te rends témoin, Ekal’a Bebe

Toi, la grand mère Mune Mbimbe, fille du Roi Subu Mbimbe’a Bile’a Quan Ewonde, 
épouse centenaire du Roi Kum’a Mbape
Toi qui m’initias, encore enfant,  sur les sentiers de Prince héritier 
en m’inoculant mes responsabilités avant mes droits
Toi et toutes tes sœurs, tes fils et tes filles

Je vous interpelle et je vous rends témoin, Mune Mbimbe

A la famille Mbap’a Bwanga, nommée Bonamunjonge
Je donne ma paix et je dis mon amour
A ceux qui dans cette famille ont cru devoir par moments 
arracher le trône légué à Kum’a Mbape
Je demande de se retourner en arrière et de constater la violence, la désolation, 
le vide de pouvoir ou la folie qui se sont toujours installés à chaque cas d’usurpation de trône
A chaque frère, je demande de mettre fin à ce cycle de délit d’usurpation de trône 
qui ne t’est pas légué, de ne plus indisposer le cercle et les paroles des ancêtres
J’assume les périodes de turbulences et de vide de tous ceux qui ont réclamé 
un trône qui ne leur était pas, ni ne leur est dû et j’y mets fin
Je jette toutes ces souffrances et tous ces errements dans le fleuve Wouri

Et toi, Prince René Manga Bell, Roi des Bell
Qui sous l’escorte de tes vaillants gardes traditionnels par devant l’immense foule de chrétiens Bele Bele rassemblés en l’Eglise Evangélique du Cameroun en la paroisse de Bonabéri 
le 9 mars 2003 déclara que tu restais fidèle aux documents signés et aux instructions laissés
par tes ancêtres et disant que seule la famille Bonakum était détentrice du trône des Bele Bele
et que Kum’a Ndumbe III en est aujourd’hui l’unique Roi légitime, le Janea Lasam,

Oui, toi, Prince René Manga Bell qui ne cessas d’interpeller verbalement et par écrit l’administration de la République du Cameroun pour qu’elle respecte l’ordre établi des Bele
Bele dans sa désignation du Prince Kum’a Ndumbe III

Prince René Manga Bell, toi qui t’adressas par écrit à Milord Paul Koum, lui-même fils de
Enis Nen, de la branche de Mbape Bwanga, nommé par l’administration du Cameroun 
au mépris de nos traditions 
Pour lui dire qu’il n’avait pas droit au trône

Je t’interpelle te je te rends témoin, Prince René Manga Bell

L’arbitraire de décisions administratives continue à déchirer les populations Bele Bele 
et à déstabiliser ses structures traditionnelles, socle de notre personnalité et de la paix
Certains fils, certaines filles, croient devoir s’accrocher aux avantages matériels temporels
en se détournant des codes prescrits

Depuis janvier 1994, il ne m’est pas donné d’exercer pleinement le pouvoir tel que légué
depuis mon initiation

Moi, Kum’a Ndumbe III, devant tous les ancêtres et devant le peuple, je dis
Je n’ai pas abdiqué, je n’ai pas renoncé au trône des Bele Bele
Je reste dans la sérénité et j’observe les vagues
Vous mes pères et mes mères, écoutez mes paroles,
Que les eaux du fleuve Wouri depuis Etia Kum au pont du Wouri parlent et grondent
Que le Mont Cameroun transmette au Mont Kupé avant la prochaine saison des pluies
Que la justice et la paix soient préservées
Que notre dignité soit restituée
Par la grâce et par la volonté du Dieu Tout-Puissant et miséricordieux

Moi, Prince Kum’a Ndumbe III, j’ai parlé !

Bonabéri, Novembre 2003

En ce 29 novembre 2013,
Moi, Prince Kum’a Ndumbe III, j’ai parlé
et je prends le peuple sawa à témoin
je prends les peuples du Cameroun et d’Afrique à témoin

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